Récit d'un premier accouchement


Tout au long de ma grossesse, j’étais zen en vue de l’accouchement. Pas pire zen pour une fille un peu hypocondriaque sur les bords.

Les commentaires, tous plus encourageants les uns que les autres, fusaient de toute part :

«J’espère que t’auras pas une césarienne!»
«Ça va faire mal, tu vas voir!»
«PRENDS L’ÉPIDURALE!»

Sérieusement, je me disais… On verra bien le moment venu. Pourquoi s’énerver? Je te le dis, j’étais pas pire zen.

Et puis, les rendez-vous de routine chez le médecin se succédaient, semaine après semaine. Pas de travail. Pas dilaté. Le bébé a la tête en bas, mais pas effacé. 

Ouin… Cet enfant-là risque de passer son primaire dans mon ventre et disons-le, je n’en pouvais plus de vivre comme une baleine échouée sur le divan. Le stress a tranquillement commencé à s’installer.

Et c’est là que le médecin m’a dit : «Il faudrait planifier une induction!».

Attends, une quoi? Provoquer le travail? J’avais entendu toutes sortes d’histoires. Travail long, contractions plus douloureuses, déjà qu’elles ne sont pas réputées pour être agréables. Et s’il y avait un risque pour le bébé? Et si c’était vraiment vraiment douloureux… L’hypocondriaque a repris le dessus.

Je me suis rapidement mise à zieuter ce cher Dr. Google, au grand désespoir de mon copain. J’ai récupéré toutes sortes d’histoires et tenté d’anticiper comment se déroulerait mon accouchement. Vous savez, cette fâcheuse manie que beaucoup de femmes ont d’anticiper ce qui va se passer alors que nous n’avons AUCUN contrôle sur les évènements. Attention, le mot est fort : aucun contrôle. Est-ce que ça a donné quelque chose? Trop pas.

Maman, j’ai un scoop. Chaque grossesse est différente, chaque accouchement est unique. On peut tenter de comprendre, de lire sur le sujet, de se préparer et de poser des questions, mais rien ne sert d’anticiper et de se faire des scénarios (surtout les plus catastrophiques). Facile à dire, mais moins facile à faire, je sais. Reste positive, tout va bien aller.

Plusieurs méthodes existent et les médecins vont adapter celles-ci selon l’avancement du travail. Il faut faire confiance. Dans mon cas, on m’a induit un petit gel près du col pour démarrer le travail, à 9h le matin. Quelques minutes après, j’avais déjà quelques contractions, très tolérables, tellement tolérables que mon copain et moi avons envisagé aller manger une pizza avant de retourner à l’hôpital pour le prochain suivi. Mais eum non, on l’a plutôt apporté à la maison.

Nous sommes retournés à l’hôpital en fin d’après-midi pour un suivi. On m’a induit un nouveau gel. Là, les choses se sont corsées. Les contractions ont vraiment démarré aux 5 à 7 minutes. On m’a retourné à la maison, à mon plus grand désespoir.

Une marche, un bain chaud, quelques mots d’Église et un copain qui ne sait plus trop quoi faire pour m’aider, nous sommes retournés à l’hôpital vers 22h, soit 13 heures après la première induction. Une épidurale (je n’aurais pas pu faire sans) et deux heures de poussée plus tard, j’ai finalement accouché le lendemain, à 9h16 le matin, après 24 heures de travail. Un petit garçon, tout rose.

Alors, oui. J’ai eu un accouchement long, douloureux. Mais tu sais quoi, chaque corps aurait vécu cette situation différemment. D’autres femmes peuvent vivre l’induction d’une tout autre façon et accoucher en seulement quelques heures.

Le mot d’ordre, c’est de faire confiance. Est-ce que je vivrais à nouveau l’accouchement provoqué pour une nouvelle grossesse? Absolument. Le trésor a la toute fin est inestimable. 

Garde en tête que chaque contraction, chaque poussée te rapproche du plus beau cadeau que la vie pourra te faire.

accouchement provoqué

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1 commentaire

Quel magnifique texte!
Donner la vie est le plus grand (et stressant) privilège.

Pamela

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